art Sergey Govoruhin
понедельник, 14 ноября 2011 г.
вторник, 11 октября 2011 г.
Un extrait de l'histoire "Luxembourg, forêts clairsemées"
Le paysage était trop habituel, trop géométrique et proportionné. Nos sièges étaient trop nettement séparés par la boîte de vitesse. Même la musique à la radio ne pouvait pas, là, nous réunir.
Plus bas, au pied de la montagne, il y avait une petite ville allemande miniature avec son église qui s’élevait en son centre, une enseigne lumineuse « MacDonald’s », lisible même depuis la route. Et moi je pensais que nous, c’est-à-dire Guerka, Forest, Dimytch, Garik, Pachka Istratov, bref, nous tous, nous pourrions faire sauter le calme qui régnait dans cette petite ville, y faire une beuverie grandiose, à l’encontre des traditions séculaires du bourg, casser la figure aux passants, faire leur fête au serveur, au patron, et à tous les policiers ensuite. Faire, comme disait Choukchine « un bon petit bordeliero, dans les grandes largeurs ».
Pendant de longues années les gens de la ville auraient répété « Il y en avait qui savaient, bon sang, s’en donner à cœur joie ! »
Si nous étions tous encore en vie... Et moi. Et eux.
Vous m’avez fait un sale coup, les gars, en mourant. Vous avez tous pris une part de moi, et déjà que je ne représentais pas grand-chose...
Je me souvins aussi de la phrase que j’avais entendue en rêve. Cette phrase qui projette toute ma vie : « râcle la douleur des parois de ton ventricule ».
Je me suis imaginé le cœur découpé dans tous les sens, le chirurgien en train de râcler de son scalpel la douleur des parois du ventricule. Détachant longtemps, minutieusement, des cristaux de douleurs et les jetant dans des dizaines de bacs désinfectés, pour qu’ils ne se coagulent pas...
La douleur des pertes, la douleur des déceptions, la douleur qui ne passe pas, celle des offenses de la jeunesse. Une douleur qui t’ouvre la tête et qui vient de contusions qui avaient alors semblé sans importances. Deux, trois, qui les a comptées ?... Comme un écho de déchirures lointaines, passées, en un mot comme le bruit d’un coquillage aux formes compliquées, ramassé un jour du fond de la mer, et me voilà désormais obligé d’écouter la mer jusqu’à mon dernier jour...
Nous sommes condamnés à écouter la mer désormais inaccessible et à sentir le vide pesant du cœur, orphelin de ceux qui l’avaient habité...
De même que le chirurgien recoud la valve de façon définitive à la fin de l’opération, la valve qui laisse entrer les douleurs dans le cœur. Si une telle valve existait !
À un moment, il n’y a que ça qu’on veut. Vivre sans douleur. Oui, vivre une vie banale, vulgaire, indifférente, funeste pour un artiste, mais sans douleur.
Errer dans un jardin d’hiver, écouter le frémissement des guirlandes de Noël au vent, ou en novembre, quelque part à Vienne, emmitouflé dans un plaid, boire du café sur la terrasse d’un restaurant bon marché en donnant des miettes de pain aux moineaux frissonnant. Avoir une maison, et des enfants à côté, la paix intérieure se fondrait insensiblement dans la paix éternelle, s’endormir dans le salon sur un coussin bien doux brodé il y a bien longtemps par maman...
- Frederika, appelai-je.
Elle se retourna machinalement et après avoir heurté mon regard impuissant, elle relâcha la pédale et freina le long de la barrière.
- Frederika, dis-je. Je tombai à bout de souffle dans ses bras.
пятница, 7 октября 2011 г.
Артисты в фильме "Земля людей".Acteurs dans le film «Les gens de la Terre"
Режиссер Сергей Говорухин рассказывает о своем новом фильме "Земля людей"
Réalisé par Sergei parle Govoroukhine au sujet de son "Peuple de la Terre" le nouveau film
Анна Тараторкина в роли Тамары
Anna Taratorkin que Tamara
Александр Скотников в роли Лёши Комарова
Alexander Skotnikov que Lesha Komarova
Николай Денисов в роли Шамана и Тимур Кулов в роли внука Старика Ерво
Nikolay Denisov comme un chaman et Timur Koulov petit-fils de Old Man Ervo
Татьяна Калганова в роли Женя
Tatiana Kalganov comme Eugène
Сергей Шнырев в роли продюссера
Sergei Shnyrev comme un producteur
четверг, 6 октября 2011 г.
Премьера фильма "Земля людей". Première du film russe de "Terre des Hommes"
Прокатная премьера фильма "Земля людей" состоится 20.10.2011 в Москве в нескольких кинотеатрах одновременно: "Художественный", "Каро Фильм Октябрь".
Rouler première du "peuple de la Terre" aura lieu à Moscou 20/10/2011 à plusieurs théâtres dans le même temps: «Art», «KaroOktyabr", "Five Stars"
В Санкт-Питербурге прокатная премьера фильма "Земля людей" состоится 20.10.2011г. в кинотеатрах "Родина" и "Мираж Синема"
En Sankt-Petersburg "peuple de la Terre" Premiere roulant 20.10.2011g. Cinéma "Rodina" et "Mirage Cinéma"
Прокатная премьера фильма "Земля людей" в других городах России расписание на нашем сайте: http://www.facebook.com/profile.php?id=100002378028447
Rouler première de "Terre des Hommes" dans d'autres villes de la Russie horaire sur notre site:
воскресенье, 2 октября 2011 г.
"Quand nous étions dans la forêt, tu as dit..."De l'histoire "Luxembourg, forêts clairsemées"
Quand nous étions dans la forêt, tu as dit qu’il fallait plus d’événements pour un récit. Tu as peut-être raison mais notre vie n’avait aucune envie d’être réduite à la taille d’un récit, récit trop étroit pour elle. Oui, notre vie, parce que nous avons vécu une vie heureuse et grande, Frederika. Une vie qui tient en quelques pages...
Si tu savais comme je n’avais pas envie de terminer ce récit, comme tu traversais ces pages, de façon tangible, tu pleurais, tu riais, tu rectifiais mon écharpe qui s’obstinait à ne pas tenir dans le manteau.
Quand, dans le train, je me suis posé dans un coin du wagon, j’ai hurlé comme un chien abandonné, d’impuissance et le cœur meurtri.
Ce jour-là j’ai supprimé ton numéro dans mon téléphone, je m’en souvenais pour toujours.
Parfois, désespéré de pouvoir surmonter cela, je prends pourtant mon téléphone et je compose ton numéro, celui que je retiens le mieux. Je regarde cette combinaison de chiffres, complexe et simple en même temps, comme une rime de poésie, et j’ai l’impression de parler avec toi. Il suffirait simplement d’appuyer sur le bouton d’appel pour entendre ta voix et alors... alors tu deviendrais réalité. Mais je ne veux pas que tu deviennes réalité, Frederika.
Je me suis tout expliqué à moi-même. J’ai accepté des vérités que je pensais ne jamais pouvoir accepter. J’ai appris à vivre sans toi.
Malgré tout... malgré tout un jour, je ne sais pas quand, peut-être dans cent, deux cents ans, j’appuierai sur ce bouton et mon numéro s’affichera sur ton téléphone. Seul parmi tous.
Tu diras « Bonjour. Une éternité sans toi ! »
Alors mon cœur flanchera...
Tu te souviens, tu as dit « Nous devons cesser de les retenir... ».De l'histoire "Luxembourg, forêts clairsemées"
Tu te souviens, tu as dit « Nous devons cesser de les retenir... ».
Probablement, oui, nous le devons. Beaucoup agissent ainsi, ils rejettent leur mémoire, comme inutile, comme un ballast qui pèse sur leurs épaules, ils poursuivent leur voyage plus légers. C’est très pratique de voyager ainsi sans bagage. Tout le monde n’en est pas capable.
J’ai continué à retenir mes morts à moi, de même qu’ils ne m’auraient jamais laissé partir ainsi.
Je ne t’ai pas laissé partir, Frederika.
Ni quand j’allais de Francfort à Mannheim après avoir jeté sèchement un « Let’s go to Mannheim, sir » au chauffeur de taxi, ni quand je fourrais mes affaires dans mon sac de voyage sur lequel j’ai dormi dans un avion à moitié désert (si j’arrivais à dormir), ni à Moscou, ni à la veille du Nouvel An avec ses soucis habituels, ni plus tard...
Je ne t’ai pas laissé partir en écrivant ce récit.
Подписаться на:
Сообщения (Atom)